SORTIE DE NUIT
La forêt, cadre enchanteur pour les randonneurs.
Les 20 marcheurs d'un soir ont tissé mardi, des lien de tendresse avec la forêt, lors de la randonnée semi-nocturne organisée par le club cœur et santé pour la première fois.
Après un rappel des consignes pour parcourir les 10,7 km et avant d'entrer dans la nuit en toute sécurité, le départ est donné sur les hauteurs de Thivet à 21h10.
Emmené par Alain le guide rolampontait, le groupe s'est engouffré dans une trouée au beau milieu du bois de Lardigny dans la bonne humeur pour partager des moments riches de découvertes pour tous leur sens.
A la pause de 22 heures dans une petite clairière, le discours d'Alain dans ce milieu giboyeux, s'est fait nécessairement sur le thème de la grande faune sauvage :
“Le chevreuil est présent aussi bien en plaine qu'en forêt.
Pour se cacher il affectionne les haies, les bosquets touffus et la lisière des bois. Il est fréquent de l'apercevoir brouter plusieurs fois par jour. principalement le matin et le
soir au moment du gagnage.
Il recherche une nourriture variée constituée de ronce et de graminées. Il n'est pas vorace mais fin gourmet. A la belle saison dans les parcelles forestières, il sélectionne tout particulièrement les bourgeons et les jeunes pousses des semis et des plantations que le forestier doit protéger par des protections individuelles. Il n'aime pas les pousses de hêtre, il lui préfère celles de charme, de fruitiers, de chêne ou d'érable.
Le sanglier quant à lui est un animal discret. Très présent en Haute-Marne il est prisé par les chasseurs. Difficile à observer, il cherche sa nourriture la nuit. Lorsqu'il est en surpopulation il peut provoquer de dégâts importants dans les plantations de chêne et dans les cultures. Selon la réglementation départementale en vigueur, les chasseurs sont autorisés à certaines périodes de l'année à pratiquer l'agrainage pour le maintenir en forêt et ainsi limiter les dégâts aux cultures limitrophes. Animal omnivore son alimentation est très variée, qu'elle soit d'origine animale ou végétale.
La femelle ou laie est prolifique. Elle met bas dans un chaudron qu'elle aménage dans la broussaille avec des herbes sèches et des brindilles. Elle peu avoir deux portées par an de 8 à 10 marcassins. Sans intervention de la part des chasseurs l'extension des populations peut vite prendre de l'ampleur.
Les grands massifs du sud de la Haute-Marne abritent des belles populations de cerfs.
L'expansion de l'espèce permet rencontrer occasionnellement des animaux isolés dans les forêts de moyenne étendue. En dehors de la période du rut au mois de septembre, il assez rare de rencontrer un grand cerf coiffé. Les biches sont moins farouches. Souvent regroupées par harde de plusieurs dizaines de membres comprenant : faons, bichettes et parfois daguets ; elle se laissent observer soir et matin en lisière des forêts. La nuit en hiver elles recherchent une nourriture abondante principalement dans les champs de colza.
Tous les partenaires de la chasse: propriétaires forestiers et agricoles, ONF, ONC, administration préfectorale, fédération des chasseurs, ... ; participent annuellement à l'élaboration des plans de chasse qui consiste à fixer, en fonction de la densité de bêtes évaluée par massif, un nombre de chevreuils, sangliers et cerfs à prélever pendant la période de la chasse. En l'absence de prédateurs pour ces espèces les chasseurs doivent assurer le maintien dans le temps d'une population d'animaux raisonnable pour préserver l'équilibre agro-sylvo-cynégétique.
La chasse participe à l'activité économique de la Haute-Marne. Dans les forêts giboyeuses le revenu de la chasse est parfois supérieur au revenu des ventes de bois.
La chasse se pratique neuf mois de l'année dans les bois, à partir du mois de juin à l'approche, d'octobre à février en battue. Les randonneurs doivent être prudents en traversant les forêts même en été quand se pratique la chasse à l'approche du brocard au fusil ou à l'arc. Ce mode de chasse permet de prélever les bêtes mal conformées ou malades.”
Ce soir la voute céleste n'est pas très étoilée et l'épaisse forêt enveloppe rapidement les marcheurs, avec quelques petites fausses frayeurs en raison de racines ou de grosses flaques d'eau.
Vers 23 heures, après la longue montée dans l'obscurité de la forêt du Marsois une pause de quelques minute permet à chacun de se désaltérer. Ensuite la zone la plus sombre du parcours attend les marcheurs. Le groupe s'engage à petits pas feutrés dans l'obscurité totale . Et là, plus un rire, plus un bruit, mais la concentration totale sur nos pieds pour évaluer la nature du terrain puisque nos yeux sont alors incapables de distinguer quoique se soit.
A l'arrivée vers minuit la pleine lune a enfin fait son apparition derrière les nuages, mais il est l'heure de faire de beaux rêves pour revivre ces merveilleux moments.
A la satisfaction générale, cette expérience nocturne est à renouveler.